Lynchages, décapitations, cadavres…Les images de violence, en libre diffusion sur Internet, sont souvent occultées par les médias français. Pourquoi montrer ou, au contraire, cacher certaines images ? Toute violence ne serait-elle pas bonne à voir ?
En rapportant la naissance des couleurs de la France au croisement d’un prince et d’un cochon, M. Pastoureau entrelace histoires culturelle et événementielle. Une hypothèse haute en couleur, mais sujette à caution.
Ryszard Kapuściński (1932-2007), qui contribua à renouveler le reportage littéraire, était-il un journaliste peu scrupuleux ? Sans gommer les ambiguïtés, Olga Stanisławska invite à relire celui qui fut témoin des principaux bouleversements du second XXe siècle pour mieux saisir, à travers l’évolution de ses méthodes d’enquête, son singulier rapport au monde.
À travers une mosaïque de portraits divers de Chinois assoiffés de savoir et de réussite, Evan Osnos donne à voir une Chine complexe et complexée, en quête de prospérité, de puissance et de reconnaissance.
Dans son dernier ouvrage publié, R. Dworkin entreprend une reconstruction normative des institutions libérales, autour du principe d’égalité, auquel il donne un fondement moral et auquel il essaie, en dépit des critiques, de conférer une portée universelle.
L’État islamique (EI) n’est pas né d’un seul coup à l’été 2014. Il est enraciné dans l’histoire mêlée de l’Irak et de la Syrie de ces vingt dernières années. Loulouwa Al Rachid et Matthieu Rey démêlent cet héritage complexe de l’EI, à la fois legs de l’autoritarisme baasiste et de l’intervention américaine en Irak.
Comment, dans les situations d’urgence, choisit-on les victimes que l’on soigne et celles que l’on délaisse ? Qu’est-ce qui justifie les choix tragiques que nous devons faire dans des circonstances exceptionnelles ? F. Leichter-Flack répond à ces questions en mêlant récit historique, fictions et réflexion éthique.
Depuis cinq ans, la population syrienne est l’objet d’une intense répression de la part d’un régime qui applique une politique massive de destruction, contraignant plus de la moitié des Syriens à quitter leur domicile et menaçant gravement l’avenir d’un pays vidé de ses forces.
Avec la volonté d’écrire une histoire totale, B. Joyeux-Prunel propose une approche socioculturelle et transnationale inédite des avant-gardes artistiques. Au delà d’une simple histoire des styles, les avant-gardes apparaissent alors comme de véritables événements politiques et sociaux, pris dans de complexes réseaux d’influence.
La question de la place de la violence dans la Révolution française est un sujet de débat, scientifique et politique, depuis le tout début du XIXe siècle. Deux livres récents offrent de nouvelles perspectives et de nouveaux regards.
Réfléchissons-nous suffisamment lorsque nous votons ? Peut-être pas. Avant de glisser notre bulletin dans l’urne, nous devrions sans doute prendre davantage en considération la justice, au lieu de nous prononcer en fonction de nos seuls intérêts.
Entre le 18e et le 20e siècle, la lutte contre la pauvreté passe en Angleterre par la multiplication des workhouses. Entre accueil et répression, ces « maisons de travail » restèrent redoutées des indigents jusqu’à leur fermeture définitive en 1945, nous rappelle l’historien Jacques Carré.
Près d’un siècle après la fin de la Première Guerre mondiale, l’historienne Odile Moreau remet la Turquie au centre, et souligne l’importance de ce conflit pour le destin turc. Si l’Empire ottoman est entré en guerre aux côtés de l’Allemagne, c’est en effet la République de Turquie qui en sortira.
Nobel d’économie en 1991, Ronald Coase (1910-2013) est célèbre pour son “théorème”, aussi souvent cité que mal compris. Ses travaux fondateurs sur les coûts de transaction, les droits de propriété et la régulation continuent aujourd’hui d’alimenter une riche réflexion, en économie et au delà.
Cet été, les baignades de femmes en bikini sur des plages algériennes ont défrayé la chronique hexagonale. Un temps présentées ici comme une révolte féministe contre la montée de l’islamisme, elles sont surtout révélatrices des rapports sociaux de sexe, mais aussi de classe et de race, qui organisent la société algérienne.
Pour Thomas Scanlon, l’égalité n’est pas une valeur politique en soi. C’est bien plutôt parce que nous souffrons des inégalités économiques que nous lui sommes attachés. Mais peut-on fonder un idéal politique uniquement sur des objections ?
Qui était donc Iejov, le chef d’orchestre de la Grande Terreur soviétique ? Son biographe A. Pavlioukov tente de retrouver l’homme de parti derrière le grand criminel, acteur central du système répressif stalinien, sans instruire son procès ni l’absoudre.
Que sont devenus les « emprunts russes » après la révolution bolchevique ? Dans cette étude des rapports de force géo-économiques, Kim Oosterlinck retrace les multiples tentatives des créanciers français, entre 1919 et 1926, pour récupérer leurs actifs gelés.
Tout judaïsme serait-il crypté, secret, apocryphe ? À partir d’un vaste corpus d’œuvres littéraires, Philippe Zard interroge la culture et l’identité juives en accordant une place centrale au doute et à la critique. Il montre aussi comment le message juif rappelle aux devoirs d’une hospitalité mémorielle.
L’ex-Russie soviétique est aujourd’hui l’un des pays les plus inégalitaires du monde. Le désenchantement a donné lieu à une critique sociale qui s’ancre dans une expérience vécue et partagée, de domination et d’injustice.
The practice of using representative samples in decision making in contemporary political regimes creates an opening for re-establishing sortition (making decisions or filling offices by drawing lots). The diversity that sortition adds to political procedures helps reinforce democratic legitimacy. In Yves Sintomer’s view, we could even introduce sortition into elections.
From October 2019 to May 2020, 150 French citizens have been involved in a participatory democracy experiment, defining measures to fight against climate change. But how, and through which legal process, can the citizens’ proposals be implemented?
The history of the vote reveals that election was not born with modern representative government, but that elections were held in the Middle Ages. It also reveals that designation by election is not the end of history in our democracies but that other methods may be considered.
What can we expect from elections? A. Przeworski urges us to be minimalist: elections provide only imperfect control over the actions of those in power and are not enough to counteract the political effects of inequalities, but they are still the best way to resolve conflicts without taking up arms.
Contrary to the view generally accepted among historians of antiquity on the authority of Plato and Aristotle, allotment does not strictly go hand in hand with democracy. According to Paul Demont, it was rather the establishment of democracy that gradually democratized a practice that was originally aristocratic and religious.
Jon Elster explains why he has gradually distanced himself from rational choice theories to favour chance and the luck of the draw, less liable to be unjust when deliberation is plainly impossible. Video interview.
Every year the public authorities wait until the end of the school year to expel France’s Gypsies. Emmanuel Filhol shows us how this policy of discrimination, which runs contrary to the principles of the French Republic, was gradually established and then intensified during the 20th century.
Is it possible, after a conflict or genocide, to deliver justice and build a new political order acceptable to all sides previously set on destroying each other? Christian Nadeau looks at recent conflicts in Rwanda and in the former Yugoslavia, among others, to lay down the foundations of a theory of transitional justice. In his view a successful transition to democracy has to be based on reparation and deliberation.
Historian Pierre-Etienne Will decodes the current official reevaluation in China of some Qing dynasty officials as great patriots and paragons of bureaucratic ethics.It may be attributed to the resemblance between present-day political life and the context of fear and muffled political confrontations that characterize the Qing, contrary to the Ming.
In this article derived from a conference given at Princeton University in November 2008, Pierre-Etienne Will discards culturalist arguments justifying the absence of a democratic regime in China and searches for “sprouts of democracy” in Chinese history.