Avec 1, 2 million d’enseignants et 12, 6 millions d’enseignés, la question budgétaire est au cœur des problèmes de l’Éducation nationale, dont les exigences ne résistent guère face à d’autres politiques publiques.
Est-il possible de rapprocher la défense des droits humains des luttes armées des guérilleros ? D. Copello propose une relecture profonde de la trajectoire de ces combats complexes qui ont bouleversé la société argentine.
Les constitutions auraient-elles échoué ? Alors que les Lumières ont fait naître une foi dans la puissance des constitutions, Lauréline Fontaine lève le voile sur le mythe qui les entoure et dénonce le gouffre séparant les aspirations du constitutionnalisme et la réalité de sa mise en œuvre.
Le mathématicien Ismar Volić propose d’analyser et de perfectionner le fonctionnement démocratique des États-Unis au moyen d’une formalisation mathématique.
Face à la crise persistante de l’État social et devant l’essoufflement du principe de solidarité, Sacha Lévy-Bruhl en propose une nouvelle lecture. Portée par l’idée de responsabilité collective, elle poursuit un objectif majeur : repenser les protections sociales pour le XXIe siècle.
Contre la tendance des experts à vouloir garder le contrôle exclusif du développement technologique – au nom de l’incompétence du grand public –, Adeline Barbin suggère de confier davantage de pouvoir aux citoyens, afin que les techniques et les sciences soient conformes aux valeurs démocratiques.
Le welfare chauvinism, « chauvinisme du bien-être », désigne la tendance à soutenir les politiques sociales sous condition que celles-ci soient réservées aux seuls nationaux. Jusqu’à quel point cette catégorie peut-elle s’appliquer à l’électorat du Rassemblement national ?
L’objectif « Zéro artificialisation nette », ou ZAN, suscite de nombreux débats, souvent très techniques. Pourquoi empêcher les villes de s’étendre sur les espaces naturels, les forêts et les terres agricoles ? S’agit-il comme l’affirment certains élus d’une mesure « ruralicide » ?
Entre distance et proximité, l’État (colonial ou national) a toujours su maintenir une relation complexe et ambiguë avec la religion en pays musulman, comme le montre l’enquête approfondie de M. Zeghal.
La France vire-t-elle à droite, comme on l’entend partout ? Tout dépend de ce qu’on nomme droitisation, explique V. Tiberj, car ce sont les valeurs de gauche qui, aujourd’hui, semblent avoir la préférence.
Dans son autobiographie politique, le président du RN joue la carte de la modération. Sa stratégie vise un double (é)lectorat : de futurs électeurs du RN, qu’une violence affichée arrêterait, et les traditionnels partisans de l’extrême droite, susceptibles de déchiffrer certaines références.
L’écologie politique peine à enrayer le désastre environnemental. Pour s’affirmer comme force transformatrice, Jean-Baptiste Comby démontre qu’elle doit devenir à la fois le levier stratégique et la boussole d’une véritable lutte des classes.
Ouvrant les portes des coulisses des campagnes politiques, Daniel Laurison nous invite à regarder de plus près le travail des politiciens qui ont joué un rôle déterminant dans les élections présidentielles aux États-Unis.
En retraçant la complexe ascension du néolibéralisme nord-américain au cours des quarante dernières années, la sociologue australienne Melinda Cooper contribue à en désamorcer l’aspect faussement inéluctable, voire à préparer son déclin possible.
Loin d’être spontanée, l’unanimité apparente qui a entouré l’organisation des Jeux de Paris 2024 au sein de la population française résulte d’un travail minutieux de déminage des oppositions de la part d’entrepreneurs de cause divers. En attendant l’heure des comptes.
Que recouvre la notion floue de « dialogue social » ? Comment se transforment ses pratiques et à quoi servent en définitive ces dispositifs d’échanges institutionnels ? Ce nouvel ouvrage de la collection Puf/Vie des idées dévoile ce qui se cache derrière les politique de réduction du « coût du travail ».
La politique est un métier. Décryptant la carrière de Jean Tibéri, ancien maire de Paris et du Ve arrondissement, L. Godmer en analyse les structures et les ressorts secrets.
Le nouveau visage que cherche à se donner l’extrême droite en France est trompeur : partout lorsqu’elle est au pouvoir, comme elle l’est ou l’a été dans certains États du monde, elle discrimine, meurtrit et appauvrit.
Une lumineuse enquête de sociologie politique restitue les modes de vie et les représentations subjectives d’électeurs ordinaires du Rassemblement National dans le Sud de la France. Elle met en lumière les ressorts racistes du vote pour ce parti.
À partir d’une base de données de 1,6 million de candidatures entre 1993 et 2023, Olivier Godechot et Elif Bulut analysent les facteurs qui fragilisaient déjà le barrage républicain depuis trente ans.
À bas bruit, le capitalisme a construit son utopie : un monde débarrassé de la démocratie, de la citoyenneté et de l’État, disséminé sur une multitude de petits territoires reliés par la mobilité du capital et des élites.
La valeur d’une vie humaine est-elle mesurable ? Ariel Colonomos analyse les conditions politiques et sociales des pratiques de valorisation des vies humaines et ouvre une perspective novatrice sur le rôle de l’Etat dans l’histoire européenne moderne.
Le libéralisme français, né sous la Restauration, ne s’est pas seulement intéressé aux droits individuels : il a aussi fait l’histoire de la masse comme sujet politique dominé.
L’exclusion est la face cachée de la gouvernementalité moderne. Historiens, politistes, sociologues et juristes en révèlent la dimension constituante dans ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées/Puf.
La défiance à l’égard du personnel politique, devenu l’une des cibles de la vindicte populaire et la dégradation de leur rémunération et de leur considération sociale sont-elles le signe d’une dévalorisation générale du métier politique ?
L’image des élus se dégrade à mesure que leur condition d’exercice évoluent. Ce nouveau livre de la Collection Puf/Vie des idées analyse ces transformations du métier, en se demandant si elles conduisent à une précarisation des carrières et une dévalorisation des mandats.
Souvent désignées comme un ressort du pouvoir ou un déclencheur de passions politiques, les émotions en politique restent sous-explorées. Le politiste Alain Faure propose de s’en saisir à partir de l’angle des épreuves et des blessures vécues par les élus.
La droite conservatrice américaine est en plein renouveau. Son idéologie très éclectique mêle anti-modernité et démocratie, religion et capitalisme – ce qui fait en partie son succès.
Le vote de la loi immigration ce 19 décembre porte atteinte aux droits fondamentaux de la République et véhicule une vision caricaturale de l’immigration sur laquelle les sciences sociales apportent pourtant depuis longtemps un regard informé et précis, bien loin des raccourcis idéologiques.
Entre la proclamation d’une urgence et la persistance de l’inaction, se situe ce phénomène obscur qu’on peut appeler la non-décision. À quelques jours de la COP 28, il est urgent d’en scruter les causes.
Les luttes antiracistes, féministes et écologiques sont aussi et avant tout des manières de s’opposer au capitalisme, qui est un ordre social et non seulement un système économique. Il nous faut donc, explique N. Fraser, une autre conception du socialisme.
L’éco-histoire du conflit politique en France proposée par J. Cagé et T. Piketty est une défense de la bipartition électorale : le clivage gauche-droite est le fondement de notre démocratie et il a permis le progrès social. Il faut donc travailler à le rétablir.
Michel Offerlé propose une lecture critique des indicateurs choisis par l’ouvrage de T. Piketty et J. Cagé, suivie d’une confrontation avec les travaux des socio-historiens et des historiens du vote.
La sauvegarde des apparences démocratiques constitue la pierre angulaire des régimes dits illibéraux. C’est pourquoi il faut prendre garde à ne pas confondre ces deux types d’États, malgré les critiques que l’on peut adresser à nos démocraties.
Longtemps ignorée ou déconsidérée, l’écologie n’a fait que récemment son entrée dans le programme de l’extrême droite. Mais sous couvert de localisme, ce dernier ne renonce en rien aux logiques productivistes.
Les conditions de travail se sont aujourd’hui largement dégradées. Bien des salariés aujourd’hui en souffrent, mais le débat public peine à prendre la mesure de ces transformations et de la pression qui en découle.
En s’abritant derrière des consultations citoyennes qu’il sélectionne et organise lui-même, l’État escamote les procédures et institutions démocratiques. Il y a là, selon G. Gourgues, le risque d’une dérive progressive vers une forme d’« autoritarisme participatif ».
La contribution de Jane Mansbridge à la théorie politique est majeure : soucieuse toute sa vie d’allier recherche empirique et approche théorique, elle a beaucoup apporté à la critique du choix rationnel et à une réflexion sur la démocratie comprise comme un processus permanent, toujours en mouvement.
Les sciences comportementales ont révolutionné notre compréhension des choix et des actions des individus. Ces approches ouvrent de nouvelles politiques publiques – ce qui soulève d’importantes questions éthiques et politiques.
Comment inverser la chute actuelle de la mobilisation électorale ? Cet essai propose un certain nombre de mesures pour inciter les citoyens à reprendre le chemin des bureaux de vote, depuis la simplification des procédures à la refonte de l’éducation civique.