En raison de l’absence de statistiques dites « ethniques » en France, les chercheurs ne disposent pas de données sur les discriminations éventuellement produites par le juge pénal. Pour pallier ce manque, Fabien Jobard, chercheur au CNRS, a examiné les décisions rendues par un tribunal de région parisienne à propos des délits d’outrage, de rébellion et violence envers des agents dépositaires de la force publique. Son étude permet de relativiser considérablement l’idée répandue selon laquelle les juges ne seraient pas insensibles à la couleur de peau dans leurs jugements.