Et si le statut d’auteur de film avait autorisé la violence sexiste aujourd’hui dénoncée par les milieux du cinéma ? De nombreuses femmes cinéastes ont cependant contribué à élaborer cette notion ; d’autres ont préféré défendre l’idée d’œuvre collective.
La littérature offre une perspective singulière afin d’envisager l’universel à l’époque contemporaine : elle en restitue la complexité par le prisme d’expériences personnelles et sensibles qui éclairent les enjeux collectifs et futurs de l’universel au cœur d’un monde en pleine mutation.
La lecture de certaines œuvres peut-elle nous aider à faire face aux difficultés de la vie ? La bibliothérapie, savoir ancien remis à l’honneur par l’essor des pratiques de développement personnel, nous invite à mettre en question le rôle que nos sociétés attribuent la littérature.
Les cours de Deleuze sur la peinture envisagent non pas le tableau achevé, mais l’ensemble des conditions psycho-physiologiques qui président à l’acte de création.
En dehors des cercles très spécialisés, on ne s’intéresse plus beaucoup à Plutarque. Son œuvre, singulière et abondante, a pourtant joué un rôle majeur dans la constitution de l’humanisme à la Renaissance.
Désireux de vivre de sa plume, Zola a vite compris l’importance du marché des traductions. La circulation de ses romans, mais aussi la publicité, le merchandising et les scandales ont permis d’exploiter largement son œuvre. Dans le monde entier, la « machine naturaliste » a tourné à plein régime.
Alors que l’éco-art appelant à la prise de conscience et à l’action concrète connaît un véritable essor, Noémie Sauve cherche des chemins d’accès aux dynamiques affectives qui motivent l’enquête scientifique sur les milieux naturels et les vivants qui les peuplent.
Il y avait « Mickey à travers les âges », voici la police à travers l’histoire et le monde, dans une bande dessinée informée et suggestive. Il y a tant de manières de maintenir l’ordre.
Si l’art est incapable d’arrêter la guerre, il rend possible des formes de résistance symbolique et institutionnelle, explique Marion Slitine, commissaire associée de l’exposition Palestine à l’IMA et spécialiste de la création contemporaine palestinienne.
À la Cartoucherie de Vincennes, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, la troupe du Théâtre du Soleil joue Notre vie dans l’art, création du dramaturge américain Richard Nelson autour de Stanislavski.
Une riche enquête éclaire la façon dont les artistes non-occidentaux trouvent place dans l’élite mondialisée de l’art contemporain. La valeur de leurs œuvres se construit dans leur interprétation et réappropriation par les intermédiaires qui les promeuvent à l’aide de leurs puissants réseaux.
Il ne faut pas opposer la netteté et le flou, comme si ce dernier n’était que défaut technique ou absence de maîtrise. L’histoire de la photographie montre qu’il a au contraire fait l’objet d’une élaboration minutieuse.
Comment les prix littéraires deviennent-il des best-sellers ? Olivier Bessard-Banquy déconstruit le rôle des libraires dans la constitution de la valeur économique des ouvrages primés par le Goncourt.
Nous ne voyons pas véritablement le vivant : telle est la thèse d’Estelle Zhong Mengual qui, dans un texte mêlant observations personnelles, analyse des œuvres visuelles et littéraire, et nous invite à porter une autre forme d’attention au monde naturel.
À travers un portrait du commandant Cousteau, Jill Gasparina pose l’épineuse question de la possibilité d’une “écologie pop”, ancrée dans le paradigme capitaliste, extractiviste et consumériste qui caractérise la culture de masse.
Face à l’inflation des discours qui vantent les pouvoirs de la littérature et son aptitude à agir dans le monde, Justine Huppe réévalue les conditions de politisation de l’activité littéraire.
Héritière de l’opérette, la comédie musicale associe une musique populaire à des thèmes ultra-contemporains, ce qui n’exclut pas l’usage de clichés, voire du kitsch. Car la comédie musicale a son esthétique propre. En bref, ce genre léger n’est pas à prendre à la légère.
Familier du monde opaque des galeries, Alain Quemin en dévoile les normes diffuses et les codes tacites, mais reste elliptique quant à la constitution des valeurs artistiques sur le marché de l’art.
Donner voix aux grands textes : Éric Chartier en a fait sa vocation, aussi bien sur les planches des théâtres où il incarne à lui seul romans et essais, que dans l’élaboration d’outils pédagogiques destinés à initier le plus grand nombre à la littérature, en surmontant l’obstacle de la chose imprimée.
Penser la littérature actuelle à partir de l’invisible, de l’irrationnel et de l’étrange, telle est la ligne originale que suit Anne-Sophie Donnarieix, afin de mettre au jour sa capacité à se réinventer sous le signe de l’inquiétude.
À partir d’une formule de Lautréamont (« La poésie doit être faite par tous. Non par un ») et de ses réappropriations au cours du XXe siècle, Olivier Belin pose de manière neuve la question de la démocratie en poésie.
Électron libre de la Nouvelle Vague, longtemps négligé par la critique, Louis Malle est mis à l’honneur dans un ouvrage collectif ambitieux qui varie les focales pour replacer l’œuvre du cinéaste au sein de contextes multiples et en souligner la profonde cohérence.
Fassbinder à Saint-Denis, Molière au Français : pour la metteuse en scène Julie Deliquet, la fabrique d’un collectif égalitaire crée le lien entre ces deux spectacles servis par l’hyper-actualité du jeu.
Bien des écrivains, de Valéry, Cocteau et Colette à Frédéric Dard ou Beigbeder, ont prêté leur talent, leur signature et parfois leur image à la promotion publicitaire. Myriam Boucharenc retrace la « destinée occultée de ce couple controversé ».
En s’intéressant aux jeux de soi et de prestige – le « boucan » – chez les jeunes franciliens d’origine africaine et antillaise, Laura Steil offre une contribution singulière à la connaissance de l’économie des relations et du pouvoir dans les sociétés urbaines postcoloniales.
Avec Benoît Peeters, c’est la bande dessinée qui entre au Collège de France, symbole d’une reconnaissance institutionnelle progressive et tardive. Le théoricien et scénariste revient sur les spécificités de ce medium et évoque certaines tendances contemporaines, du roman graphique à la non fiction.
En synthétisant les débats contemporains sur la nature et les fonctions de l’image produite par les dispositifs techniques, Andrea Pinotti et Antonio Somaini étendent le champ du visible à de nombreux usages de l’image encore largement méconnus.
Une exposition au Centre Pompidou, la réédition enrichie d’une monographie : l’oeuvre de l’inclassable Chris Ware est à l’honneur, qui fragmente le temps sur ses planches nourries de références à l’histoire de la bande dessinée.
Évitant tous les écueils, le photographe Maxence Rifflet présente, sous forme d’un livre et d’une exposition, un travail mené pendant de longues années dans sept prisons françaises, en compagnie des détenus.
La statue de Champollion par Bartholdi, érigée en 1867 pour une exposition universelle, suscite aujourd’hui les controverses. Mais qu’en aurait pensé l’égyptologue lui-même ? Markus Messling revient sur ses engagements contrastés à l’occasion du bicentenaire de sa découverte.
« Un auteur n’a pas de droits, il n’a que des devoirs ». Après avoir participé à la « Politique des auteurs », Godard fut à partir de 68 un critique virulent de la propriété des films, ce qu’il mit en pratique dans son travail de cinéaste et de médiateur entre les arts et la politique.
Le sommeil profond est équivoque : on l’interprète soit comme une forme de méditation, soit comme une sorte d’abandon lascif. M. Seretti s’est penché sur ses représentations dans l’art de la Renaissance et ce qu’elles en disent.
Combinant l’esthétique, la psychanalyse, la sémiologie, la philosophie, la stylistique et les théories cinématographiques, N. Mauffrey aborde l’oeuvre d’Agnès Varda sous l’angle de la “cinécriture”, procédant par collages.
Sans chercher à convertir une subculture subversive en système philosophique, ce nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées propose d’étendre le champ d’action du punk au domaine de la pensée en étudiant ses liens avec l’éthique animale, l’écologie profonde, le féminisme ou la spiritualité.
Comment comprendre la saleté affichée et revendiquée par les punks ? Refusant de « nettoyer » le punk par une approche sémiologique, cet essai lit la crasse du punk comme la forme sensible d’un ensemble de pratiques visant à revaloriser le déchet – de la récup’ au freeganisme.
Qu’ont en commun le trille, l’arabesque, la métaphore ? L’ornement est-il une simple décoration accidentelle, ou manifestation essentielle du rapport qu’entretient l’esprit avec l’ordre du monde ?
Des mégalopoles immenses où les individus se perdent, des systèmes froids où les personnages sont de simples rouages, des métiers dans lesquels les hommes s’épuisent : Michael Mann pose un regard acéré et mélancolique sur le monde contemporain.
Loin d’une bataille d’ego entre universitaires, les polémiques qui entourent la personne et l’œuvre de Louise Labé révèlent des biais méthodologiques, mais aussi le poids des stéréotypes genrés sur les pratiques scientifiques.
Rocky n’est pas un simple personnage de film, mais une figure qui porte les aspirations de l’homme blanc et viril dans la culture populaire américaine – fantasme d’une nation qui l’emporte toujours contre le Noir et le communiste.
La prétendue supériorité des écrivains de droite est un lieu commun fabriqué autant par les intéressés que par certains adversaires. L’étude des textes prouve en fait qu’au sein de la droite, la diversité des styles littéraires est au service de postures et de stratégies tributaires du contexte.